Sociocratie : Définition & Principes
D’où vient la Sociocratie ?
La Sociocratie a été inventée par Auguste Comte au début du xixe siècle. Le mot vient du latin societas (société) et du grec kratos (autorité). Le même mot a été repris plus tard par Kees Boeke, un pédagogue Hollandais qui a publié en mai 1945 un document intitulé Sociocracy: democracy as it might be. .
Kees Boeke a transmis son savoir à de nombreuses personnes dont Gérard Endenburg qui s’en est inspiré pour concevoir des processus et une méthodologie applicable dans l’entreprise familiale qu’il dirigeait. C’est ce qui a donné naissance aux processus sociocratiques modernes appliqués au modèle d’organisation pyramidale.
L’objectif de Gérard Endenburg, professeur honoraire à l’université de Maastricht, est de donner aux organisations les caractéristiques d’un être vivant. Après l’avoir lui-même mise en pratique dans sa propre entreprise familiale, et en avoir constaté ses avantages, il a fondé le Centre Sociocratique qui est, depuis 1978, chargé de développer et de transmettre les processus sociocratiques modernes. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, plusieurs personnes non-néerlandaises découvrirent la sociocratie, mais ce n’est qu’en 2007 lorsque Sharon Villines et John Buck publient leur livre, “We the People”, que la sociocratie devint largement accessible au monde anglophone, et qu’elle commença à migrer dans plusieurs autres langues.
Aujourd’hui, la Sociocratie continue de vivre et d’être utilisée. Certaines personnes ont même créé la Sociocratie 3.0 qu’ils présentent comme étant un mélange de sociocratie, méthodes agiles et lean. En ré
Quels sont les principes clés de la Sociocratie ?
Il existe quatre processus clés dans la Sociocratie :
- Le cercle
- La prise de décision collective
- L’élection sans candidat1
- Le double-lien
1. Le cercle
Le cercle est un ensemble d’individus qui se regroupent en vue de réaliser une fonction clairement identifiée ; il est un sous-système de l’organisation et inclut le responsable de ce sous-système. Ce dernier établit ses propres règles de fonctionnement sur le principe du consentement de ses membres et est maître de l’exécution, de la mesure et du contrôle de son processus. Aucun cercle n’a pour autant une autonomie totale : chacun doit tenir compte des besoins des cercles supérieurs (représenté par le responsable de l’unité) et inférieurs (représenté via les double liens). Le cercle de plus haut niveau, correspondant au cercle de direction, doit représenter l’environnement de l’organisation le plus vaste possible : investisseurs, clients, managers, représentants légaux, politiques, etc.
2. La prise de décision par consentement
Le consentement signifie l’absence d’objection motivée par des arguments valables. En d’autres termes, aucune décision d’ordre politique (qui affecte le fonctionnement de l’unité ou l’organisation du travail) ne sera prise si un des membres y oppose des objections raisonnables. Lorsque toute objection est levée, la décision est validée. Il n’y a pas de précision supplémentaire sur les décisions qui peuvent être prises par ce mode. En revanche, comme les autorités au sein de l’organisation ne sont pas claires, la plupart des décisions passent par ce processus très consensuel.
3. L’élection des personnes par consentement
Le choix et l’affectation des personnes dans une fonction ou la délégation d’une tâche s’effectue par consentement. Chaque participant écrit le nom de la personne qu’il choisit sur un papier. L’animateur du cercle regroupe les papiers, lit chaque proposition en demandant à la personne de motiver son choix. Une fois que tout le monde s’est exprimé, un deuxième tour est réalisé pour savoir si certains, suite aux motivations énoncées, souhaitent changer de choix. Plusieurs tours peuvent être nécessaires et, lorsqu’il n’y a plus d’objection pour un candidat, celui-ci est sélectionné.
4. Le double lien
Un cercle est relié à son cercle supérieur par deux personnes : le responsable de l’unité et un membre délégué (choisi par consentement). Ces deux personnes sont membres du cercle supérieur (double lien).
Conclusion
La Sociocratie est une nouvelle manière de diriger les organisations, des petites associations aux plus grandes entreprises, qui vise l’efficacité à travers la collaboration active de tous leurs membres, et qui a pour résultat de renforcer le sentiment d’appartenance de chacun.
FAQ
Quel lien entre sociocratie et holacratie ?
La Sociocratie est une des approches testées par Brian Robertson chez Ternary Software, entreprise précurseur de l’Holacratie. On peut donc dire que la Sociocratie fait partie des systèmes qui ont inspiré l’Holacratie, même si ces deux approches sont très différentes.
Quels sont les avantages de la sociocratie ?
Pour avoir accompagné des organisations avec la sociocratie, c’est un système qui fonctionne très bien pour gérer un collectif, type associatif ou éco-village, qui n’a pas forcément besoin de structure de rôle claire pour faire le travail.