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11/05/2020

Un pouvoir constituant pour l’entreprise

Le procès France Telecom qui se déroule actuellement à Paris vient mettre en lumière des pratiques managériales d’une violence rare. Mais qui peut affirmer qu’elles l’étonnent ?

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Bien plus que le procès d’un homme et de sa garde rapprochée, il s’agit d’une mise en accusation d’un modèle qui régit encore nombre d’entreprises. Cette violence que décrivent les victimes est la dernière extrémité d’un système devenu obsolète et prisonnier d’une vision destructrice pour l’entreprise et ravageuse pour ses collaborateurs. Si, dans le cas de France Telecom, le harcèlement moral semble avoir été systémique et atteint un rare niveau de violence, il n’en reste pas moins qu’il est la conséquence de pratiques largement répandues. Mue par une vision court terme, obnubilée par une lecture strictement financière de ses intérêts, l’organisation n’apporte qu’une seule et même réponse à tous ses problèmes : réduire ses effectifs. Point de vision au long court. Point de sens donné aux actions de chacun. La culture d’entreprise s’étiole jusqu’à disparaître. Les énergies s’épuisent puis s’évanouissent. Et c’est l’existence même de l’organisation qui finit par être en jeu.

Dans ces conditions, comment sortir l’organisation de ce cercle vicieux, avant que cette dynamique morbide ne frappe ses collaborateurs ? Indéniablement la réponse est complexe mais doter l’entreprise d’un pouvoir constituant est le premier pas dans la bonne direction. Et, sur cette voie, un outil tel l’holacratie, fondé sur une constitution, peut se révéler un allié de choix.

Derniers soubresauts d’un modèle ?

Dans l’affaire France Telecom, un homme est présenté comme le commanditaire d’un processus de réorganisation visant à réduire, à tout prix, les effectifs. Didier Lombard serait le cost killer. Il est celui qui porterait l’entière responsabilité d’une stratégie de harcèlement moral et de déstabilisation des salariés. Pourtant, si sa responsabilité semble bien réelle, elle est le fruit d’une responsabilité sans doute plus large – conseil d’administration et état actionnaire – l’expression d’un modèle d’organisation arrivé au bout de sa logique.

Auteur

Bernard Marie CHIQUET

Il a été plusieurs fois entrepreneur et dirigeant de grandes entreprises : Executive Director chez Capgemini, Senior Partner chez Ernst & Young, Président-Fondateur de Eurexpert. Dans un deuxième volet de sa carrière, il a acquis une compétence d’executive coach (HEC), de médiateur (CAP’M) et coach en Holacracy® depuis 2011 et Master Coach depuis Janvier 2013, le plus haut niveau de certification.

Durant toutes ces années en tant que dirigeant, il a constaté que les organisations étaient sources de beaucoup de gâchis d’énergie et humain. “Comment avoir une structure organisationnelle simple, explicite, sans jeux politiques et de domination, qui s’adapte aussi vite que le changement lui-même et permet à l’être humain de libérer son potentiel ?” C’est pour répondre à cette question et trouver des alternatives au modèle hiérarchique pyramidal qu’il a fondé l’institut iGi en 2007 (aujourd’hui renommé Nova Consul), First Holacracy® Premier Provider depuis 2010.

Aujourd’hui formateur, consultant en organisation, coach, conférencier, professeur à l’IAE Lyon School of Management (Université Jean Moulin Lyon III) et intervenant à HEC Executive Education, centré sur l’évolution des modes de gouvernance et le leadership, Bernard Marie CHIQUET a crée le Management Constitutionnel®, aboutissement de ses recherches, pour apporter des solutions concrètes, sortir du statu quo et libérer les organisations.

 

 

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