Quand organisation horizontale rime avec plan social
Vous avez aimé le « greenwashing« ? Vous allez aimer le « teal washing ». Derrière cette boutade et cet anglicisme, se cache une dérive trop souvent observée.
Avec l’émergence du modèle de l’organisation horizontale (entreprise libérée, teal ou holacratie), certains ont vu une opportunité de communication et de marketing de leur marque plutôt qu’une réelle opportunité de changement. D’autres vont même un cran plus loin : l’organisation horizontale devient le prétexte à un plan social qui ne dit pas son nom. Comme cette grande entreprise américaine basée en région parisienne qui annonce à ses équipes vouloir rompre avec son modèle d’organisation et opter pour l’holacratie. Et les syndicats de découvrir le pot aux roses : l’holacratie n’est en réalité qu’un trompe-l’œil, un nom de code qui cache les véritables intentions de la direction américaine : supprimer des postes.
Et l’exemple est loin d’être unique.
Récemment, c’est Meta – la maison-mère de Facebook – qui annonce une initiative semblable dans le cadre d’un plan qui fait de 2023 l’année de l’efficacité. Et efficacité doit rimer avec organisation horizontale. Drôle de parti pris puisqu’il n’existe aucun lien démontré entre les deux. A fortiori dans une organisation comme celle de Meta qui se targue d’être horizontale mais conserve parallèlement un fonctionnement hiérarchique. Une situation qui conduit certains à s’interroger sur les vraies motivations de ce plan, surtout quand l’on sait que Meta supprime 21 000 emplois sur deux ans. Vision et ambitions sincères ou volonté de réduire la taille des équipes, notamment en se séparant d’une partie conséquente du middle management ?