Oui, l’holacratie est parfois complexe, rigide et pas humaine : voici pourquoi !
Une chose est certaine. L’holacratie a le vent en poupe. Les nombreux dirigeants avec qui j’échange le confirment. Alors qu’ils ont laissé leurs équipes initier une réflexion sur ce qui pourrait être la meilleure organisation pour l’entreprise, le meilleur modèle de gouvernance, celles-ci reviennent en majorité avec l’holacratie. Mais, alors même que l’holacratie est numéro un des propositions faites par les collaborateurs, les retours terrain indiquent souvent que celle-ci est perçue comme complexe, rigide et ne traite pas assez de l’humain. De cette dualité débouche parfois un entre-deux eaux, un « truc inspiré de holacratie ». Il s’agit donc de lever toute ambiguïté quant à ce qu’est et ou n’est pas l’holacratie. L’occasion d’insister sur le fait qu’elle est plus qu’une simple constitution, une méta-constitution.
Vers une nouvelle structure de pouvoir
Si l’holacratie a le vent en poupe c’est que le changement d’organisation et de gouvernance ne se décrètent pas. Comme j’ai déjà pu l’écrire, la structure précède et crée la culture. Il ne peut y avoir de changement de culture au sein de l’entreprise sans changer sa structure. Sans quoi, on se condamne invariablement au surplace voire à régresser. Changer de structure de pouvoir, c’est travailler avant tout sur l’émergence d’un environnement sain que j’aime comparer à celui recherché par la permaculture. Avec celle-ci, on s’occupe de la terre, on la soigne pour qu’elle soit saine. Les fruits et légumes récoltés ne sont que la conséquence d’une culture vertueuse de la terre. De la même façon, la nouvelle structure de pouvoir est le préalable à toute velléité de transformation. Et, pour y parvenir, l’adoption d’un pouvoir constitutionnel est une étape fondatrice. Un bon départ, essentiel mais loin d’être suffisant.