L’innovation managériale passe par la distribution du pouvoir dans l’entreprise
L’innovation ne peut être décorrélée du progrès. Qu’on le veuille ou non, elle induit systématiquement une dimension sociétale. Elle répond d’abord à un besoin d’innovation humain, tant collectif qu’individuel. Il en va de même au sein de l’entreprise. Pour elle, l’innovation est un facteur clé de développement et de pérennité. Mais, contrairement à ce qui peut se pratiquer dans nombre de sociétés, elle ne peut être le fait, le monopole de quelques-uns, d’une direction de l’innovation seule responsable, seule autorisée à s’y intéresser. Innover dans l’entreprise, c’est créer les conditions d’une véritable culture de l’innovation. C’est surtout être convaincu que tous les collaborateurs ont la légitimité, la capacité et la responsabilité d’innover.
Simple bien sûr, mais pas facile pour autant. Car innover c’est accepter de vivre et de corriger des situations inconfortables et parfois paradoxales, de se mettre en danger individuellement et collectivement. Et c’est bien ce que l’organisation recherche en faisant preuve d’innovation managériale, clé de la nouvelle organisation à bâtir.
Difficile d’innover avec l’organisation conventionnelle
Le modèle conventionnel est un frein à l’innovation en général, et à l’innovation managériale en particulier. Comment pourrait-il en être autrement dans un système où les personnes se soumettent à des responsables hiérarchiques à qui ils délèguent contractuellement la responsabilité de leur engagement. Alors que, dans le modèle conventionnel, seuls les patrons et managers sont autorisés à savoir et à décider, les collaborateurs restent cantonnés à des rôles d’exécutants. Alors que dans le cadre privé ils sont tous capables et invités à trancher, à conduire leur vie, dans l’entreprise, ils restent invariablement moins bien qu’eux-mêmes.