Le mirage de l’entreprise libérée
C’est de ces convictions et de cette énergie qu’est née l’entreprise libérée. Porteur d’un souffle nouveau, de valeurs et très sensible à l’humain, le mouvement n’a pas tardé à convaincre. Nombre de patrons et de dirigeants y ont vu l’opportunité de se réinventer, enthousiasmés par les ouvrages et les discours d’Isaac Getz ou le film « Le bonheur au travail » , diffusé en 2014 par Arte. Indéniablement, l’entreprise libérée inspire, envoie du rêve !
L’entreprise libérée : quelles pistes ?
Pourtant, comme souvent, il y a un monde entre le rêve et la réalité. Bien sûr, l’entreprise libérée a permis une prise de conscience et fait émerger des pistes voire des opportunités pour donner jour à des organisations réinventées. Mais, souvent limitée à une approche purement théorique et philosophique, elle a pu conduire certains à se perdre dans les méandres de la transformation.
De l’enthousiasme à la désillusion
Si le rêve se transforme parfois en impasse, avouons-le, l’entreprise libérée est apparue à un moment clé. Face aux nouveaux enjeux des entreprises du 21ème siècle, aux aspirations grandissantes de collaborateurs en quête de sens, de nombreux patrons se trouvent dépourvus. Et, notamment, comme je l’observe encore beaucoup aujourd’hui, tous ces patrons-propriétaires qui se disent seuls à devoir décider et assumer. Ces patrons prisonniers d’un système qui leur dénie toute prise de recul, capacité à déléguer. Combien de fois n’ai-je pas entendu l’un d’entre eux m’expliquer qu’il commence « vraiment à travailler » à partir de 17 heures, après avoir réglé les problèmes, signé les parapheurs et répondu aux questions de ses collaborateurs. Logique dans ces conditions que certains se soient mis à chercher un nouveau modèle d’organisation. Rien d’étonnant que l’entreprise libérée, partant d’une analyse somme toute assez juste de la situation, ait pu faire autant d’émules.
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