La raison d’être de l’entreprise est fractale
La raison d’être de la loi Pacte à l’épreuve de l’entreprise
Cherchant à mettre du sens dans leur action, à impliquer leurs équipes, de nombreuses entreprises font le choix de repenser leurs organisations. Une dynamique qu’est venue enrichir la loi Pacte, première loi cadre intégrant la notion de raison d’être à son corpus. À n’en pas douter, cette raison d’être « pacte » est une évolution positive. Elle est ce supplément d’âme qui apporte du liant, du sens à l’organisation, à l’action de l’entreprise. Elle se veut le dénominateur commun qui fédère et permet à chacun de s’engager.
Pour autant, dans l’ensemble des entreprises où nous avons pu observer sa mise en place – un grand groupe, une PME de la distribution et une autre dans la production – le constat est le même. Dans toutes ces organisations, la raison d’être veut se mettre au service de l’ensemble des parties prenantes. Pas simplement au service des actionnaires mais aussi au service des salariés, des partenaires, de son écosystème, de l’environnement qui l’entoure. Des entreprises comme Danone ou la MAIF, entreprise à mission, en sont d’ailleurs l’expression et la forme la plus aboutie. Problème : la raison d’être « pacte » parle surtout au patron et à ses managers, au sommet de la « pyramide ». Trop abstraite, le plus souvent perçue comme éloignée des besoins et des problématiques de chacun, elle ne parle pas vraiment à tous les autres dans leur quotidien. Hormis ce sentiment d’appartenance qu’elle peut développer, qu’apporte vraiment cette raison d’être à celui qui travaille dans l’usine de ce grand groupe ou à la vendeuse de cette entreprise de distribution que nous citions ? Cette « boussole qui nous guide » comme l’a décrite Jean-Dominique Senard, à l’époque PDG de Michelin, reste un mystère pour la grande majorité de ses collaborateurs, ce que confirme les sondages comme celui de l’IFOP mené fin 2019.