Gouvernance partagée : solution d’avenir ou voie sans issue ?
Attention, dogme de la coopération en vue !
Il est intéressant de voir comment, dans leur tentative de se réinventer, nombre d’entreprises se focalisent sur le développement de la coopération et d’une gouvernance dite “partagée” au sein de leur organisation. Une réaction somme toute naturelle après des décennies sous le joug d’un système hiérarchique qui concentre le pouvoir aux mains de quelques-uns. Pourtant, il est aujourd’hui important de souligner les dangers de l’impasse dans laquelle certains s’enferment inconsciemment.
Ainsi, il y a quelques semaines, un contact professionnel évoluant dans une sphère proche de la mienne me contacte pour me proposer de faire coopérer nos deux sociétés. Après ses explications, je reste dubitatif. Tout au long de cet échange, jamais ne m’est expliqué la raison, l’objectif de cette coopération. Rien ne vient justifier cette demande quelque peu absurde. La coopération semble primer sur le sens ou la finalité. Coopérer pour coopérer. Dans ces conditions, ma réponse ne peut qu’être négative. La coopération à l’intérieur comme avec l’extérieur de l’entreprise ne peut être considérée comme une fin en soi. Comme beaucoup d’autres, ce contact est sans doute victime d’une vision de l’organisation où la coopération est de bon ton, érigée au rang de dogme.
Au même titre que la coopération, la gouvernance partagée semble s’imposer chez certains comme un nouveau dogme devant régir le fonctionnement des organisations. À tel point qu’il en devient parfois difficile de proposer d’autres visions. Dire non c’est prendre le risque d’être perçu comme quelqu’un qui ne souhaite pas partager, qui veut rester dans la compétition. Pourtant, il est essentiel de rappeler ici que la seule obsession qui vaille, au niveau de chacun comme de l’entreprise, c’est bien celle de sa raison d’être. Pourquoi devrait-on coopérer où s’appuyer sur une gouvernance partagée si cela revient à se disperser et à perdre de vue sa raison d’être ?